《茶花女》法語(yǔ)版第23章
quand toutes les choses de la vie eurent reprisleur cours, je ne pus croire que le jour qui selevait ne serait pas semblable pour moi à ceuxqui l' avaient précédé. Il y avait des moments oùje me figurais qu' une circonstance, que je ne merappelais pas, m' avait fait passer la nuit horsde chez Marguerite, mais que, si je retournais àBougival, j' allais la retrouver inquiète, commeje l' avais été, et qu' elle me demanderait quim' avait ainsi retenu loin d' elle.
Quand l' existence a contracté une habitude commecelle de cet amour, il semble impossible que cettehabitude se rompe sans briser en même temps tousles autres ressorts de la vie.
J' étais donc forcé de temps en temps de relire lalettre de Marguerite, pour bien me convaincre queje n' avais pas rêvé.
Mon corps, succombant sous la secousse morale,était incapable d' un mouvement. L' inquiétude, lamarche de la nuit, la nouvelle du matin m' avaientépuisé. Mon père profita de cette prostrationtotale de mes forces pour me demander la promesseformelle de partir avec lui.
Je promis tout ce qu' il voulut. J' étais incapablede soutenir une discussion, et j' avais besoin d' uneaffection réelle pour m' aider à vivre après ce quivenait de se passer.
J' étais trop heureux que mon père voulût bien meconsoler d' un pareil chagrin.
Tout ce que je me rappelle, c' est que ce jour-là,vers cinq heures, il me fit monter avec lui dansune chaise de poste. Sans me rien dire, il avaitfait préparer mes malles, les avait fait attacheravec les siennes derrière la voiture, et ilm' emmenait.
Je ne sentis ce que je faisais que lorsque la villeeut disparu, et que la solitude de la route merappela le vide de mon coeur.
Alors les larmes me reprirent.
Mon père avait compris que des paroles, mêmede lui, ne me consoleraient pas, et il me laissaitpleurer sans me dire un mot, se contentant parfoisde me serrer la main, comme pour me rappeler quej' avais un ami à côté de moi.
La nuit, je dormis un peu. Je rêvai de Marguerite.Je me réveillai en sursaut, ne comprenant paspourquoi j' étais dans une voiture.
Puis la réalité me revint à l' esprit et je laissaitomber ma tête sur ma poitrine.
Je n' osais entretenir mon père, je craignaistoujours qu' il ne me dît :
" tu vois que j' avais raison quand je niais l' amourde cette femme. "mais il n' abusa pas de son avantage, et nousarrivâmes à C... sans qu' il m' eût dit autre choseque des paroles complètement étrangères àl' événement qui m' avait fait partir.
Quand j' embrassai ma soeur, je me rappelai lesmots de la lettre de Marguerite qui la concernaient,mais je compris tout de suite que, si bonne qu' ellefût, ma soeur serait insuffisante à me faire oublierma maîtresse.
La chasse était ouverte, mon père pensa qu' elleserait une distraction pour moi. Il organisa doncdes parties de chasse avec des voisins et des amis.J' y allai sans répugnance comme sans enthousiasme,avec cette sorte d' apathie qui était le caractèrede toutes mes actions depuis mon départ.
Nous chassions au rabat. On me mettait à monposte. Je posais mon fusil désarmé à côté de moi,et je rêvais.
Je regardais les nuages passer. Je laissais mapensée errer dans les plaines solitaires, et detemps en temps je m' entendais appeler par quelquechasseur me montrant un lièvre à dix pas de moi.Aucun de ces détails n' échappait à mon père, etil ne se laissait pas prendre à mon calme extérieur.Il comprenait bien que, si abattu qu' il fût, moncoeur aurait quelque jour une réaction terrible,dangereuse peut-être, et tout en évitant deparaître me consoler, il faisait son possiblepour me distraire.
Ma soeur, naturellement, n' était pas dans laconfidence de tous ces événements, elle nes' expliquait donc pas pourquoi, moi, si gaiautrefois, j' étais tout à coup devenu si rêveuret si triste.
Parfois, surpris au milieu de ma tristesse par leregard inquiet de mon père, je lui tendais lamain et je serrais la sienne comme pour lui demandertacitement pardon du mal que, malgré moi, jelui faisais.
Un mois se passa ainsi, mais ce fut tout ce queje pus supporter.
Le souvenir de Marguerite me poursuivait sanscesse. J' avais trop aimé et j' aimais trop cettefemme pour qu' elle pût me devenir indifférentetout à coup. Il fallait ou que je l' aimasse ouque je la haïsse. Il fallait surtout, quelquesentiment que j' eusse pour elle, que je larevisse, et cela tout de suite.
Ce désir entra dans mon esprit, et s' y fixa avectoute la violence de la volonté qui reparaît enfindans un corps inerte depuis longtemps.
Ce n' était pas dans l' avenir, dans un mois, danshuit jours qu' il me fallait Marguerite, c' étaitle lendemain même du jour où j' en avais eu l' idée ;et je vins dire à mon père que j' allais le quitterpour des affaires qui me rappelaient à Paris,mais que je reviendrais promptement.
Il devina sans doute le motif qui me faisait partir,car il insista pour que je restasse ; mais, voyantque l' inexécution de ce désir, dans l' état irritableoù j' étais, pourrait avoir des conséquences fatalespour moi, il m' embrassa, et me pria, presque avecdes larmes, de revenir bientôt auprès de lui.
Je ne dormis pas avant d' être arrivé à Paris.Une fois arrivé, qu' allais-je faire ? Je l' ignorais ;mais il fallait avant tout que je m' occupasse deMarguerite.
J' allai chez moi m' habiller, et comme il faisaitbeau, et qu' il en était encore temps, je me rendisaux champs-élysées.
Au bout d' une demi-heure, je vis venir de loin,et du rond-point à la place de la concorde, lavoiture de Marguerite.
Elle avait racheté ses chevaux, car la voiture étaittelle qu' autrefois ; seulement elle n' était pasdedans.
à peine avais-je remarqué cette absence, qu' enreportant les yeux autour de moi, je vis Margueritequi descendait à pied, accompagnée d' une femme queje n' avais jamais vue auparavant.
En passant à côté de moi, elle pâlit, et unsourire nerveux crispa ses lèvres. Quant à moi unviolent battement de coeur m' ébranla la poitrine ;mais je parvins à donner une expression froide àmon visage, et je saluai froidement mon anciennemaîtresse, qui rejoignit presque aussitôt savoiture, dans laquelle elle monta avec son amie.Je connaissais Marguerite. Ma rencontre inattendueavait dû la bouleverser. Sans doute elle avaitappris mon départ, qui l' avait tranquillisée surla suite denotre rupture ; mais me voyant revenir, et setrouvant face à face avec moi, pâle comme jel' étais, elle avait compris que mon retour avaitun but, et elle devait se demander ce qui allaitavoir lieu.
Si j' avais retrouvé Marguerite malheureuse, si,pour me venger d' elle, j' avais pu venir à sonsecours, je lui aurais peut-être pardonné, etn' aurais certainement pas songé à lui faire du mal ;mais je la retrouvais heureuse, en apparence dumoins ; un autre lui avait rendu le luxe que jen' avais pu lui continuer ; notre rupture, venued' elle, prenait par conséquent le caractère duplus bas intérêt ; j' étais humilié dans monamour-propre comme dans mon amour, il fallaitnécessairement qu' elle payât ce que j' avais souffert.Je ne pouvais être indifférent à ce que faisaitcette femme ; par conséquent, ce qui devait luifaire le plus de mal, c' était mon indifférence ;c' était donc ce sentiment-là qu' il fallait feindre,non seulement à ses yeux, mais aux yeux des autres.J' essayai de me faire un visage souriant, et jeme rendis chez Prudence.
La femme de chambre alla m' annoncer et me fitattendre quelques instants dans le salon.Madame Duvernoy parut enfin, et m' introduisitdans son boudoir ; au moment où je m' y asseyais,j' entendis ouvrir la porte du salon, et un pasléger fit crier le parquet, puis la porte ducarré fut fermée violemment.
-je vous dérange ? Demandai-je à Prudence.
-pas du tout, Marguerite était là. Quand elle vous a entendu annoncer, elle s' est sauvée :
c' est elle qui vient de sortir.
-je lui fais donc peur maintenant ?
-non, mais elle craint qu' il ne vous soitdésagréable de la revoir.
-pourquoi donc ? Dis-je en faisant un effort pourrespirer librement, car l' émotion m' étouffait ;la pauvre fille m' a quitté pour ravoir sa voiture,ses meubles et ses diamants, elle a bien fait, etje ne dois pas lui en vouloir. Je l' ai rencontréeaujourd' hui, continuai-je négligemment.
-où ? Fit Prudence, qui me regardait et semblaitse demander si cet homme était bien celui qu' elleavait connu si amoureux.
-aux champs-élysées, elle était avec une autrefemme fort jolie. Quelle est cette femme ?
-comment est-elle ?
-une blonde, mince, portant des anglaises ; desyeux bleus, très élégante.
-ah ! C' est Olympe ; une très jolie fille, eneffet.
-avec qui vit-elle ?
-avec personne, avec tout le monde.
-et elle demeure ?
-rue Tronchet, numéro... ah çà, vous voulezlui faire la cour ?
-on ne sait pas ce qui peut arriver.
-et Marguerite ?
-vous dire que je ne pense plus du tout à elle,ce serait mentir ; mais je suis de ces hommes avecqui la façon de rompre fait beaucoup. Or,Marguerite m' a donné mon congé d' une façonsi légère, queje me suis trouvé bien sot d' en avoir été amoureuxcomme je l' ai été, car j' ai été vraiment fortamoureux de cette fille.
Vous devinez avec quel ton j' essayais de direces choses-là : l' eau me coulait sur le front.
-elle vous aimait bien, allez, et elle vous aimetoujours : la preuve, c' est qu' après vous avoirrencontré aujourd' hui, elle est venue tout de suiteme faire part de cette rencontre. Quand elle estarrivée, elle était toute tremblante, près dese trouver mal.
-eh bien, que vous a-t-elle dit ?
-elle m' a dit : " sans doute il viendra vous voir, "et elle m' a priée d' implorer de vous son pardon.
-je lui ai pardonné, vous pouvez le lui dire.C' est une bonne fille, mais c' est une fille ; etce qu' elle m' a fait, je devais m' y attendre. Jelui suis même reconnaissant de sa résolution, caraujourd' hui je me demande à quoi nous aurait menésmon idée de vivre tout à fait avec elle. C' étaitde la folie.
-elle sera bien contente en apprenant que vousavez pris votre parti de la nécessité où elle setrouvait. Il était temps qu' elle vous quittât,mon cher. Le gredin d' homme d' affaires à qui elleavait proposé de vendre son mobilier avait ététrouver ses créanciers pour leur demander combienelle leur devait ; ceux-ci avaient eu peur, etl' on allait vendre dans deux jours.
-et maintenant, c' est payé ?
-à peu près.
-et qui a fait les fonds ?
-le comte de N... ah ! Mon cher ! Il y a deshommes faits exprès pour cela. Bref, il a donnévingt mille francs ; mais il en est arrivé à sesfins. Il sait bien que Marguerite n' est pasamoureuse de lui, ce qui ne l' empêche pas d' êtretrès gentil pour elle. Vous avez vu, il lui aracheté ses chevaux, il lui a retiré ses bijouxet lui donne autant d' argent que le duc lui endonnait ; si elle veut vivre tranquillement, cethomme-là restera longtemps avec elle.
-et que fait-elle ? Habite-t-elle tout à faitParis ?
-elle n' a jamais voulu retourner à Bougivaldepuis que vous êtes parti. C' est moi qui suisallée y chercher toutes ses affaires, et mêmeles vôtres, dont j' ai fait un paquet que vousferez prendre ici. Il y a tout, excepté un petitportefeuille avec votre chiffre. Marguerite avoulu le prendre et l' a chez elle. Si vous ytenez, je le lui redemanderai.
-qu' elle le garde, balbutiai-je, car je sentaisles larmes monter de mon coeur à mes yeux ausouvenir de ce village où j' avais été si heureux,et à l' idée que Marguerite tenait à garder unechose qui venait de moi et me rappelait à elle.Si elle était entrée à ce moment, mes résolutionsde vengeance auraient disparu et je serais tombéà ses pieds.
-du reste, reprit Prudence, je ne l' ai jamaisvue comme elle est maintenant : elle ne dortpresque plus, elle court les bals, elle soupe,elle se grise même. Dernièrement, après un souper,elle est restée huit jours au lit ; et quand lemédecin lui a permis de se lever,elle a recommencé, au risque d' en mourir.Irez-vous la voir ?
-à quoi bon ? Je suis venu vous voir, vous,parce que vous avez été toujours charmante pourmoi, et que je vous connaissais avant de connaîtreMarguerite. C' est à vous que je dois d' avoirété son amant, comme c' est à vous que je dois de neplus l' être, n' est-ce pas ?
-ah ! Dame, j' ai fait tout ce que j' ai pu pourqu' elle vous quittât, et je crois que, plus tard,vous ne m' en voudrez pas.
-je vous en ai une double reconnaissance,ajoutai-je en me levant, car j' avais du dégoûtpour cette femme, à la voir prendre au sérieuxtout ce que je lui disais.
-vous vous en allez ?
-oui.
J' en savais assez.
-quand vous verra-t-on ?
-bientôt. Adieu.
-adieu.
Prudence me conduisit jusqu' à la porte, et jerentrai chez moi des larmes de rage dans les yeuxet un besoin de vengeance dans le coeur.
Ainsi Marguerite était décidément une fillecomme les autres ; ainsi, cet amour profond qu' elleavait pour moi n' avait pas lutté contre le désirde reprendre sa vie passée, et contre le besoind' avoir une voiture et de faire des orgies.Voilà ce que je me disais au milieu de mesinsomnies, tandis que, si j' avais réfléchi aussifroidement queje l' affectais, j' aurais vu dans cette nouvelleexistence bruyante de Marguerite l' espérance pourelle de faire taire une pensée continue, unsouvenir incessant.
Malheureusement, la passion mauvaise dominaiten moi, et je ne cherchai qu' un moyen de torturercette pauvre créature.
Oh ! L' homme est bien petit et bien vil quandl' une de ses étroites passions est blessée.Cette Olympe, avec qui je l' avais vue, étaitsinon l' amie de Marguerite, du moins celle qu' ellefréquentait le plus souvent depuis son retour àParis. Elle allait donner un bal, et comme jesupposais que Marguerite y serait, je cherchaià me faire donner une invitation et je l' obtins.Quand, plein de mes douloureuses émotions,j' arrivai à ce bal, il était déjà fort animé.On dansait, on criait même, et, dans un desquadrilles, j' aperçus Marguerite dansant avecle comte de N..., lequel paraissait tout fierde la montrer, et semblait dire à tout le monde :-cette femme est à moi !
J' allai m' adosser à la cheminée, juste en face deMarguerite, et je la regardai danser. à peinem' eut-elle aperçu qu' elle se troubla. Je la viset je la saluai distraitement de la main et desyeux.
Quand je songeais que après le bal, ce ne seraitplus avec moi, mais avec ce riche imbécile qu' elles' en irait, quand je me représentais ce quivraisemblablement allait suivre leur retour chezelle, le sang me montait au visage, et le besoinme venait de troubler leurs amours.
Après la contredanse, j' allai saluer la maîtressede la maison, qui étalait aux yeux des invitésdes épaules magnifiques et la moitié d' unegorge éblouissante.
Cette fille-là était belle, et, au point de vuede la forme, plus belle que Marguerite. Je lecompris mieux encore à certains regards quecelle-ci jeta sur Olympe pendant que je luiparlais. L' homme qui serait l' amant de cette femmepourrait être aussi fier que l' était M De N...et elle était assez belle pour inspirer unepassion égale à celle que Marguerite m' avaitinspirée.
Elle n' avait pas d' amant à cette époque. Il neserait pas difficile de le devenir. Le tout étaitde montrer assez d' or pour se faire regarder.Ma résolution fut prise. Cette femme serait mamaîtresse.
Je commençai mon rôle de postulant en dansantavec Olympe.
Une demi-heure après, Marguerite, pâle commeune morte, mettait sa pelisse et quittait le bal.
其他有趣的翻譯
- 旅游法語(yǔ)口語(yǔ)系列一
- 旅游法語(yǔ)口語(yǔ)系列二
- 旅游法語(yǔ):第一次坐法國(guó)航班
- 旅游法語(yǔ):博物館musées
- 旅游法語(yǔ):旅店hotel
- 旅游法語(yǔ):宗教religion
- 旅游法語(yǔ):中國(guó)歷史年表
- 旅游法語(yǔ):Voyage
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列一
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列二
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列三
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列四
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列五
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列六
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列七
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列八
- 什么是企業(yè)(法漢對(duì)照)
- 外貿(mào)法語(yǔ)常用語(yǔ)
- 中國(guó)國(guó)家領(lǐng)導(dǎo)人會(huì)見(jiàn)外賓常用語(yǔ)
- 法語(yǔ)專(zhuān)業(yè)《跨文化交際》
- 法語(yǔ)中常用的足球術(shù)語(yǔ)
- 出生證明法文公證樣本
- 法語(yǔ)個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本一
- 法語(yǔ)個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本二
- 法語(yǔ)個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本三
- 法語(yǔ)簡(jiǎn)歷與求職信樣本
網(wǎng)友關(guān)注
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(2)
- 法語(yǔ)網(wǎng)絡(luò)計(jì)算機(jī)相關(guān)詞匯
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句4
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):法語(yǔ)五官作的比喻
- 法語(yǔ)de用法完整版
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句5
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):民主黨派與社會(huì)團(tuán)體
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)素材:Vocabulaire de beauté護(hù)膚品
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):冠詞的用法講解五
- TEF詞匯語(yǔ)法分類(lèi)真題練習(xí)(35)
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(9)
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)素材:法語(yǔ)味覺(jué)及食物詞匯
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(6)
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句6
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(1)
- 新概念法語(yǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo):法語(yǔ)基礎(chǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo)一
- 法語(yǔ)分類(lèi)輔導(dǎo):中國(guó)軍隊(duì)
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(1)
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(4)
- 新概念法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)輔導(dǎo):法語(yǔ)反義詞輔導(dǎo)2
- 法語(yǔ)餐飲詞匯專(zhuān)集——海味1
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(7)
- 新概念法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)輔導(dǎo):法語(yǔ)反義詞輔導(dǎo)1
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)素材:法語(yǔ)中既可作陽(yáng)性又可作陰性的名詞
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)素材:詞匯辨析en effet, en fait, au fait
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句8
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句2
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):政府機(jī)關(guān)
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(10)
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句3
- 法語(yǔ) 海地地震相關(guān)詞匯
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)素材:法語(yǔ)四肢描述相關(guān)用語(yǔ)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):政體改革以及公務(wù)員制度
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):冷盤(pán)類(lèi)詞匯
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):法文IE瀏覽器常見(jiàn)詞匯
- 法語(yǔ)de用法完整版1
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):軍事用語(yǔ)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):低碳經(jīng)濟(jì)熱榜詞匯
- 法語(yǔ)學(xué)習(xí)精華:常用詞組講解+例句7
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):冠詞的用法講解三
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):戰(zhàn)略戰(zhàn)術(shù)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):法語(yǔ)人體詞匯——內(nèi)臟
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):飲食類(lèi)法語(yǔ)詞匯1
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):冠詞的用法講解四
- 新概念法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)輔導(dǎo):法語(yǔ)反義詞輔導(dǎo)3
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(7)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):法語(yǔ)人體詞匯——身體(1)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):法語(yǔ)人體詞匯——身體(2)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):汽車(chē)制造類(lèi)(3)
- 法語(yǔ)專(zhuān)四考試中的反義詞
- TEF詞匯語(yǔ)法分類(lèi)真題練習(xí)(38)
- TEF詞匯語(yǔ)法分類(lèi)真題練習(xí)(37)
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):冠詞的用法講解一
- 八類(lèi)日常生活常用法語(yǔ)句子(4)
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(14)
- 新概念法語(yǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo):法語(yǔ)基礎(chǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo)三
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(4)
- 新概念法語(yǔ)翻譯輔導(dǎo):鵲橋仙詩(shī)歌欣賞
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(3)
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):飲料類(lèi)詞匯
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(2)
- 學(xué)習(xí)法語(yǔ)26個(gè)字母歌(兒童版)
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):冠詞的用法講解二
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(13)
- 法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):和平實(shí)現(xiàn)祖國(guó)統(tǒng)一
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)素材:常見(jiàn)網(wǎng)絡(luò)法語(yǔ)詞匯解析
- 常見(jiàn)動(dòng)物在法語(yǔ)成語(yǔ)中的表達(dá)
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):飲食類(lèi)法語(yǔ)詞匯2
- 新概念法語(yǔ)詞匯輔導(dǎo):飲食類(lèi)法語(yǔ)詞匯3
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(6)
- 實(shí)用法語(yǔ):汽車(chē)詞匯大全(5)
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(3)
- 實(shí)用法語(yǔ):法語(yǔ)常用詞組(5)
- 八類(lèi)日常生活常用法語(yǔ)句子(1)
- 新概念法語(yǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo):法語(yǔ)基礎(chǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo)四
- TEF詞匯語(yǔ)法分類(lèi)真題練習(xí)(34)
- 八類(lèi)日常生活常用法語(yǔ)句子(2)
- 新概念法語(yǔ)輔導(dǎo):飲食類(lèi)法語(yǔ)詞匯
- 新概念法語(yǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo):法語(yǔ)基礎(chǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo)二
- 八類(lèi)日常生活常用法語(yǔ)句子(3)
- 新概念法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí)輔導(dǎo):法語(yǔ)反義詞輔導(dǎo)4
精品推薦
- 易烊千璽語(yǔ)錄經(jīng)典語(yǔ)錄勵(lì)志 易烊千璽語(yǔ)錄經(jīng)典語(yǔ)錄朋友請(qǐng)聽(tīng)好
- 初中數(shù)學(xué)公式:因式分解公式
- 畢業(yè)寄語(yǔ)大學(xué)生簡(jiǎn)短 給大學(xué)生的寄語(yǔ)幽默簡(jiǎn)短
- 朋友圈文案文案藝范簡(jiǎn)約 朋友圈簡(jiǎn)約文案
- 分享歌曲的文案 分享歌曲到朋友圈的文案
- 網(wǎng)易云文案熱評(píng)短句勵(lì)志 網(wǎng)易云文案短句值得收藏
- 中國(guó)主要親屬關(guān)系簡(jiǎn)表
- 有關(guān)勤儉節(jié)約的名言名句 節(jié)約的名言名句
- 2021五月文案朋友圈 迎接五月的文案
- 全國(guó)各地車(chē)牌號(hào)碼查詢(xún)表
- 2022充滿心酸跟無(wú)奈的句子 很無(wú)奈的傷感語(yǔ)錄
- 2022年三伏天祝福語(yǔ)一句話簡(jiǎn)短發(fā)朋友圈最新110句
- 古錢(qián)幣收購(gòu)價(jià)格一覽表 古錢(qián)幣回收價(jià)格表2022
- 茅臺(tái)加盟條件和費(fèi)用是多少 茅臺(tái)集團(tuán)加盟代理商條件
- 金九銀十的銷(xiāo)售口號(hào)標(biāo)語(yǔ) 金九銀十的銷(xiāo)售句子最新
- 經(jīng)期來(lái)痛經(jīng)的難受說(shuō)說(shuō) 生理期難受一個(gè)人說(shuō)說(shuō)2022
- 蟲(chóng)草回收大約多少一克 冬蟲(chóng)夏草回收價(jià)格一覽
- 運(yùn)動(dòng)跑步發(fā)朋友圈的句子簡(jiǎn)短有趣 運(yùn)動(dòng)跑步發(fā)朋友圈的句子簡(jiǎn)短100句
- 讓一切順其自然的句子 一切隨緣的文案2022
- 遼寧工程技術(shù)大學(xué)屬于一本還是二本 遼寧技術(shù)工程大學(xué)是一本嗎
- 久治縣05月30日天氣:小雨,風(fēng)向:東南風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:18/5℃
- 囊謙縣05月30日天氣:晴,風(fēng)向:西南風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:24/5℃
- 文昌市05月30日天氣:多云,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:35/25℃
- 昌吉市05月30日天氣:陰,風(fēng)向:東北風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:24/11℃
- 宕昌縣05月30日天氣:小雨,風(fēng)向:東北風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/13℃
- 疏勒縣05月30日天氣:陰,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/16℃
- 同德縣05月30日天氣:小雨,風(fēng)向:東風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:22/7℃
- 溫泉縣05月30日天氣:晴,風(fēng)向:無(wú)持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:22/6℃
- 互助縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)中雨,風(fēng)向:西南風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:23/8℃
- 興??h05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)中雨,風(fēng)向:東風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:21/4℃
分類(lèi)導(dǎo)航
- 經(jīng)典對(duì)聯(lián)
- 結(jié)婚對(duì)聯(lián)
- 祝壽對(duì)聯(lián)
- 喬遷對(duì)聯(lián)
- 春節(jié)對(duì)聯(lián)
- 對(duì)聯(lián)故事
- 元宵節(jié)對(duì)聯(lián)
- 元旦對(duì)聯(lián)
- 端午節(jié)對(duì)聯(lián)
- 其他節(jié)日
- 挽聯(lián)
- 名勝古跡對(duì)聯(lián)
- 行業(yè)對(duì)聯(lián)
- 格言對(duì)聯(lián)
- 居室對(duì)聯(lián)
- 佛教寺廟對(duì)聯(lián)
- 生肖對(duì)聯(lián)
- 名著對(duì)聯(lián)
- 慶賀對(duì)聯(lián)
- 對(duì)聯(lián)史話
- 對(duì)聯(lián)技巧
- 對(duì)聯(lián)創(chuàng)作要點(diǎn)
- 對(duì)聯(lián)擷趣
- 對(duì)聯(lián)之最
熱門(mén)有趣的翻譯
- 法語(yǔ)熱門(mén):給我一次機(jī)會(huì)
- 法國(guó)的家庭寵物
- 法語(yǔ)日??谡Z(yǔ)學(xué)習(xí):酒類(lèi)
- 法語(yǔ)入門(mén)基礎(chǔ)語(yǔ)法指導(dǎo):直陳式先過(guò)去時(shí)
- 法語(yǔ)語(yǔ)法指導(dǎo):名詞前用限定詞的作用
- 法語(yǔ)閱讀經(jīng)典素材整理25
- 法語(yǔ)語(yǔ)法指導(dǎo):法語(yǔ)語(yǔ)法解析4
- 法語(yǔ)語(yǔ)法與詞匯考試練習(xí)選擇題整理(3)
- 優(yōu)美法語(yǔ)每日一說(shuō):只道當(dāng)時(shí)年紀(jì)小,對(duì)愛(ài)知之甚少
- 法語(yǔ)語(yǔ)法輔導(dǎo):各并列連詞的表現(xiàn)形式
- 基礎(chǔ)法語(yǔ)語(yǔ)法:tout
- 看漫畫(huà)學(xué)法語(yǔ):Anpe
- 地理相關(guān)法語(yǔ)詞匯
- 新概念法語(yǔ)對(duì)話輔導(dǎo)資料:我很抱歉
- 《茶花女》法語(yǔ)版第12章
- 法語(yǔ)口語(yǔ):困了Fatigué
- 法語(yǔ)語(yǔ)法中的復(fù)合過(guò)去時(shí)及其性數(shù)配合
- 法語(yǔ)詞匯素材:汽車(chē)相關(guān)詞匯整理13
- 初學(xué)者必備法語(yǔ)詞匯:CONNAITRE SAVOIR(音頻朗讀)
- 新概念法語(yǔ)發(fā)音輔導(dǎo):表達(dá)情感的重音
- 法語(yǔ)詞匯學(xué)習(xí):常用短語(yǔ)2
- 英法同形詞義辨析:Peine / Pain
- 法語(yǔ)閱讀:軟屏手機(jī)時(shí)代即將來(lái)臨?
- 法語(yǔ)口語(yǔ):Bailler 打哈欠
- 留法實(shí)用詞匯之 “時(shí)差”
- 《茶花女》中法對(duì)照第7章(法語(yǔ))