基督山伯爵中法對照33(法)C
« Et cependant les deux jeunes gens ne s'étaient jamais dit qu'ils s'aimaient. Ils avaient poussé l'un à côté de l'autre comme deux arbres qui mêlent leurs racines sous le sol, leurs branches dans l'air, leur parfum dans le ciel ; seulement leur désir de se voir était le même ; ce désir était devenu un besoin, et ils comprenaient plutôt la mort qu'une séparation d'un seul jour.
« Teresa avait seize ans et Vampa dix-sept.
« Vers ces temps, on commença de parler beaucoup d'une bande de brigands qui s'organisait dans les monts Lepini. Le brigandage n'a jamais été sérieusement extirpé dans le voisinage de Rome. Il manque de chefs parfois, mais quand un chef se présente, il est rare qu'il lui manque une bande.
« Le célèbre Cucumetto, traqué dans les Abruzzes, chassé du royaume de Naples, où il avait soutenu une véritable guerre, avait traversé Garigliano comme Manfred, et était venu entre Sonnino et Juperno se réfugier sur les bords de l'Amasine.
« C'était lui qui s'occupait à réorganiser une troupe, et qui marchait sur les traces de Decesaris et de Gasparone qu'il espérait bientôt surpasser. Plusieurs jeunes gens de Palestrina, de Frascati et de Pampinara disparurent. On s'inquiéta d'eux d'abord, puis bientôt on sut qu'ils étaient allés rejoindre la bande de Cucumetto.
« Au bout de quelque temps, Cucumetto devint l'objet de l'attention générale. On citait de ce chef de bandits des traits d'audace extraordinaire et de brutalité révoltante.
« Un jour, il enleva une jeune fille : c'était la fille de l'arpenteur de Frosinone. Les lois des bandits sont positives : une jeune fille est à celui qui l'enlève d'abord, puis les autres la tirent au sort, et la malheureuse sert aux plaisirs de toute la troupe jusqu'à ce que les bandits l'abandonnent ou qu'elle meure.
« Lorsque les parents sont assez riches pour la racheter, on envoie un messager qui traite de la rançon ; la tête de la prisonnière répond de la sécurité de l'émissaire. Si la rançon est refusée, la prisonnière est condamnée irrévocablement.
« La jeune fille avait son amant dans la troupe de Cucametto : il s'appelait Carlini.
« En reconnaissant le jeune homme, elle tendit les bras vers lui et se crut sauvée. Mais le pauvre Carlini, en la reconnaissant, lui, sentit son coeur se briser ; car il se doutait bien du sort qui attendait sa maîtresse.
« Cependant, comme il était le favori de Cucumetto, comme il avait partagé ses dangers depuis trois ans, comme il lui avait sauvé la vie en abattant d'un coup de pistolet un carabinier qui avait déjà le sabre levé sur sa tête, il espéra que Cucumetto aurait quelque pitié de lui.
« Il prit donc le chef à part, tandis que la jeune fille, assise contre le tronc d'un grand pin qui s'élevait au milieu d'une clairière de la forêt, s'était fait un voile de la coiffure pittoresque des paysannes romaines et cachait son visage aux regards luxurieux des bandits.
« Là, il lui raconta tout, ses amours avec la prisonnière, leurs serments de fidélité, et comment chaque nuit, depuis qu'ils étaient dans les environs, ils se donnaient rendez-vous dans une ruine.
« Ce soir-là justement, Cucometto avait envoyé Carlini dans un village voisin, il n'avait pu se trouver au rendez-vous ; mais Cucumetto s'y était trouvé par hasard, disait-il, et c'est alors qu'il avait enlevé la jeune fille.
« Carlini supplia son chef de faire une exception en sa faveur et de respecter Rita, lui disant que le père était riche et qu'il payerait une bonne rançon
« Cucumetto parut se rendre aux prières de son ami, et le chargea de trouver un berger qu'on pût envoyer chez le père de Rita à Frosinone.
« Alors Carlini s'approcha tout joyeux de la jeune fille, lui dit qu'elle était sauvée, et l'invita à écrire à son père une lettre dans laquelle elle racontait ce qui lui était arrivé, et lui annoncerait que sa rançon était fixée à trois cents piastres.
« On donnait pour tout délai au père douze heures, c'est-à-dire jusqu'au lendemain neuf heures du matin.
« La lettre écrite, Carlini s'en empara aussitôt et courut dans la plaine pour chercher un messager.
« Il trouva un jeune pâtre qui parquait son troupeau. Les messagers naturels des bandits sont les bergers, qui vivent entre la ville et la montagne, entre la vie sauvage et la vie civilisée.
« Le jeune berger partit aussitôt, promettant d'être avant une heure à Frosinone.
« Carlini revint tout joyeux pour rejoindre sa maîtresse et lui annoncer cette bonne nouvelle.
« Il trouva la troupe dans la clairière, où elle soupait joyeusement des provisions que les bandits levaient sur les paysans comme un tribut seulement ; au milieu de ces gais convives, il chercha vainement Cucumetto et Rita.
« Il demanda où ils étaient ; les bandits répondirent par un grand éclat de rire. Une sueur froide coula sur le front de Carlini, et il sentit l'angoisse qui le prenait aux cheveux.
« Il renouvela sa question. Un des convives remplit un verre de vin d'Orvieto et le lui tendit en disant :
« - A la santé du brave Cucumetto et de la belle Rita. »
« En ce moment, Carlini crut entendre un cri de femme. Il devina tout. Il prit le verre, le brisa sur la face de celui qui le lui présentait, et s'élança dans la direction du cri.
« Au bout de cent pas, au détour d'un buisson, il trouva Rita évanouie entre les bras de Cucumetto.
« En apercevant Carlini, Cucumetto se releva tenant un pistolet de chaque main.
« Les deux bandits se regardèrent un instant : l'un le sourire de la luxure sur les lèvres, l'autre la pâleur de la mort sur le front.
« On eût cru qu'il allait se passer entre ces deux hommes quelque chose de terrible. Mais peu à peu les traits de Carlini se détendirent ; sa main, qu'il avait portée à un des pistolets de sa ceinture, retomba près de lui pendante à son côté.
« Rita était couchée entre eux deux.
« La lune éclairait cette scène.
« - Eh bien, lui dit Cucumetto, as-tu fait la commission dont tu t'étais chargé ?
« - Oui, capitaine, répondit Carlini, et demain, avant neuf heures, le père de Rita sera ici avec l'argent.
« - A merveille. En attendant, nous allons passer une joyeuse nuit. Cette jeune fille est charmante, et tu as, en vérité, bon goût, maître Carlini. Aussi, comme je ne suis pas égoïste, nous allons retourner auprès des camarades et tirer au sort à qui elle appartiendra maintenant.
« - Ainsi, vous êtes décidé à l'abandonner à la loi commune ? demanda Carlini.
« - Et pourquoi ferait-on exception en sa faveur ?
« - J'avais cru qu'à ma prière...
« - Et qu'es-tu plus que les autres ?
« - C'est juste.
« - Mais sois tranquille, reprit Cucumetto en riant, un peu plus tôt, un peu plus tard, ton tour viendra. »
« Les dents de Carlini se serraient à se briser.
« - Allons, dit Cucumetto en faisant un pas vers les convives, viens-tu ?
« - Je vous suis... »
« Cucumetto s'éloigna sans perdre de vue Carlini, car sans doute il craignait qu'il ne le frappât par derrière. Mais rien dans le bandit ne dénonçait une intention hostile.
« Il était debout, les bras croisés, près de Rita toujours évanouie.
« Un instant, l'idée de Cucumetto fut que le jeune homme allait la prendre dans ses bras et fuir avec elle. Mais peu lui importait maintenant, il avait eu de Rita ce qu'il voulait ; et quant à l'argent, trois cents piastres réparties à la troupe faisaient une si pauvre somme qu'il s'en souciait médiocrement.
« Il continua donc sa route vers la clairière ; mais, à son grand étonnement, Carlini y arriva presque aussitôt que lui.
« - Le tirage au sort ! le tirage au sort ! » crièrent tous les bandits en apercevant le chef.
« Et les yeux de tous ces hommes brillèrent d'ivresse et de lascivité, tandis que la flamme du foyer jetait sur toute leur personne une lueur rougeâtre qui les faisait ressembler à des démons.
« Ce qu'ils demandaient était juste ; aussi le chef fit-il de la tête un signe annonçant qu'il acquiesçait à leur demande. On mit tous les noms dans un chapeau, celui de Carlini comme ceux des autres, et le plus jeune de la bande tira de l'urne improvisée un bulletin.
« Ce bulletin portait le nom de Diavolaccio.
« C'était celui-là même qui avait proposé à Carlini la santé du chef, et à qui Carlini avait répondu en lui brisant le verre sur la figure.
« Une large blessure, ouverte de la tempe à la bouche, laissait couler le sang à flots.
« Diavolaccio, se voyant ainsi favorisé de la fortune, poussa un éclat de rire.
« - Capitaine, dit-il, tout à l'heure Carlini n'a pas voulu boire à votre santé, proposez-lui de boire à la mienne ; il aura peut-être plus de condescendance pour vous que pour moi. »
« Chacun s'attendait à une explosion de la part de Carlini ; mais au grand étonnement de tous, il prit un verre d'une main, un fiasco de l'autre, puis, remplissant le verre :
« - A ta santé, Diavolaccio », dit-il d'une voix parfaitement calme.
« Et il avala le contenu du verre sans que sa main tremblât. Puis, s'asseyant près du feu :
« - Ma part de souper ! dit-il ; la course que je viens de faire m'a donné de l'appétit.
« - Vive Carlini ! s'écrièrent les brigands.
« - A la bonne heure, voilà ce qui s'appelle prendre la chose en bon compagnon. »
« Et tous reformèrent le cercle autour du foyer, tandis que Diavolaccio s'éloignait.
« Carlini mangeait et buvait, comme si rien ne s'était passé.
« Les bandits le regardaient avec étonnement, ne comprenant rien à cette impassibilité, lorsqu'ils entendirent derrière eux retentir sur le sol un pas alourdi.
« Ils se retournèrent et aperçurent Diavolaccio tenant la jeune fille entre ses bras.
« Elle avait la tête renversée, et ses longs cheveux pendaient jusqu'à terre.
« A mesure qu'ils entraient dans le cercle de la lumière projetée par le foyer, on s'apercevait de la pâleur de la jeune fille et de la pâleur du bandit.
« Cette apparition avait quelque chose de si étrange et de si solennel, que chacun se leva, excepté Carlini, qui resta assis et continua de boire et de manger, comme si rien ne se passait autour de lui.
« Diavolaccio continuait de s'avancer au milieu du plus profond silence, et déposa Rita aux pieds du capitaine.
« Alors tout le monde put reconnaître la cause de cette pâleur de la jeune fille et de cette pâleur du bandit : Rita avait un couteau enfoncé jusqu'au manche au-dessous de la mamelle gauche.
« Tous les yeux se portèrent sur Carlini : la gaine était vide à sa ceinture.
« - Ah ! ah ! dit le chef, je comprends maintenant pourquoi Carlini était resté en arrière. »
« Toute nature sauvage est apte à apprécier une action forte ; quoique peut-être aucun des bandits n'eût fait ce que venait de faire Carlini, tous comprirent ce qu'il avait fait.
« - Eh bien », dit Carlini en se levant à son tour et en s'approchant du cadavre, la main sur la crosse d'un de ses pistolets, « y a-t-il encore quelqu'un qui me dispute cette femme ?
« - Non, dit le chef, elle est à toi ! »
« Alors Carlini la prit à son tour dans ses bras, et l'emporta hors du cercle de lumière que projetait la flamme du foyer.
« Cucumetto disposa les sentinelles comme d'habitude, et les bandits se couchèrent, enveloppés dans leurs manteaux, autour du foyer.
« A minuit, la sentinelle donna l'éveil, et en un instant le chef et ses compagnons furent sur pied.
« C'était le père de Rita, qui arrivait lui-même, portant la rançon de sa fille.
« - Tiens, dit-il à Cucumetto en lui tendant un sac d'argent, voici trois cents pistoles, rends-moi mon enfant. »
« Mais le chef, sans prendre l'argent, lui fit signe de le suivre. Le vieillard obéit ; tous deux s'éloignèrent sous les arbres, à travers les branches desquels filtraient les rayons de la lune. Enfin Cucumetto s'arrêta étendant la main et montrant au vieillard deux personnes groupées au pied d'un arbre :
« - Tiens, lui dit-il, demande ta fille à Carlini, c'est lui qui t'en rendra compte. »
« Et il s'en retourna vers ses compagnons.
« Le vieillard resta immobile et les yeux fixes. Il sentait que quelque malheur inconnu, immense, inouï, planait sur sa tête.
« Enfin, il fit quelques pas vers le groupe informe dont il ne pouvait se rendre compte.
« Au bruit qu'il faisait en s'avançant vers lui, Carlini releva la tête, et les formes des deux personnages commencèrent à apparaître plus distinctes aux yeux du vieillard.
« Une femme était couchée la tête posée sur les genoux d'un homme assis et qui se tenait penché vers elle ; c'était en se relevant que cet homme avait découvert le visage de la femme qu'il tenait serrée contre sa poitrine.
« Le vieillard reconnut sa fille, et Carlini reconnut le vieillard.
« - Je t'attendais, dit le bandit au père de Rita.
« - Misérable ! dit le vieillard, qu'as-tu fait ? »
« Et il regardait avec terreur Rita, pâle, immobile, ensanglantée, avec un couteau dans la poitrine.
« Un rayon de la lune frappait sur elle et l'éclairait de sa lueur blafarde.
« - Cucumetto avait violé ta fille, dit le bandit, et, comme je l'aimais, je l'ai tuée ; car, après lui, elle allait servir de jouet à toute la bande. »
« Le vieillard ne prononça point une parole, seulement il devint pale comme un spectre.
« - Maintenant, dit Carlini, si j'ai eu tort, venge là. »
« Et il arracha le couteau du sein de la jeune fille, et, se levant, il l'alla offrir d'une main au vieillard, tandis que de l'autre il écartait sa veste et lui présentait sa poitrine nue.
« - Tu as bien fait, lui dit le vieillard d'une voix sourde. Embrasse-moi, mon fils. »
« Carlini se jeta en sanglotant dans les bras du père de sa maîtresse. C'étaient les premières larmes que versait cet homme de sang.
« - Maintenant, dit le vieillard à Carlini, aide-moi à enterrer ma fille. »
« Carlini alla chercher deux pioches, et le père et l'amant se mirent à creuser la terre au pied d'un chêne dont les branches touffues devaient recouvrir la tombe de la jeune fille.
« Quand la tombe fut creusée, le père l'embrassa le premier, l'amant ensuite ; puis, l'un la prenant par les pieds, l'autre par-dessous les épaules, ils la descendirent dans la fosse.
« Puis ils s'agenouillèrent des deux côtés et dirent les prières des morts.
« Puis, lorsqu'ils eurent fini, ils repoussèrent la terre sur le cadavre jusqu'à ce que la fosse fût comblée.
« Alors, lui tendant la main :
« - Je te remercie, mon fils ! dit le vieillard à Carlini ; maintenant, laisse-moi seul.
« - Mais cependant... dit celui-ci.
« - Laisse-moi, je te l'ordonne. »
« Carlini obéit, alla rejoindre ses camarades, s'enveloppa dans son manteau, et bientôt paru aussi profondément endormi que les autres.
« Il avait été décidé la veille que l'on changerait de campement.
« Une heure avant le jour Cucumetto éveilla ses hommes et l'ordre fut donné de partir.
« Mais Carlini ne voulut pas quitter la forêt sans savoir ce qu'était devenu le père de Rita.
« Il se dirigea vers l'endroit où il l'avait laissé.
« Il trouva le vieillard pendu à une des branches du chêne qui ombrageait la tombe de sa fille.
« Il fit alors sur le cadavre de l'un et sur la fosse de l'autre le serment de les venger tous deux.
« Mais il ne put tenir ce serment ; car, deux jours après dans une rencontre avec les carabiniers romains, Carlini fut tué.
« Seulement, on s'étonna que, faisant face à l'ennemi, il eût reçu une balle entre les deux épaules.
« L'étonnement cessa quand un des bandits eût fait remarquer à ses camarades que Cucumetto était placé dix pas en arrière de Carlini lorsque Carlini était tombé.
« Le matin du départ de la forêt de Frosinone, il avait suivi Carlini dans l'obscurité, avait entendu le serment qu'il avait fait, et, en homme de précaution, il avait pris l'avance.
« On racontait encore sur ce terrible chef de bande dix autres histoires non moins curieuses que celle-ci.
« Ainsi, de Fondi à Pérouse, tout le monde tremblait au seul nom de Cucumetto.
« Ces histoires avaient souvent été l'objet des conversations de Luigi et de Teresa.
« La jeune fille tremblait fort à tous ces récits ; mais Vampa la rassurait avec un sourire, frappant son bon fusil, qui portait si bien la balle ; puis, si elle n'était pas rassurée, il lui montrait à cent pas quelque corbeau perché sur une branche morte, le mettait en joue, lâchait la détente, et l'animal, frappé, tombait au pied de l'arbre.
« Néanmoins, le temps s'écoulait : les jeunes gens avaient arrêté qu'ils se marieraient lorsqu'il auraient, Vampa vingt ans, et Teresa dix-neuf.
« Ils étaient orphelins tous deux ; ils n'avaient de permission à demander qu'à leur maître ; ils l'avaient demandée et obtenue.
« Un jour qu'ils causaient de leur projet d'avenir, ils entendirent deux ou trois coups de feu ; puis tout à coup un homme sortit du bois près duquel les deux jeunes gens avaient l'habitude de faire paître leurs troupeaux, et accourut vers eux.
« Arrivé à la portée de la voix :
« - Je suis poursuivi ! leur cria-t-il ; pouvez-vous me cacher ? »
« Les deux jeunes gens reconnurent bien que ce fugitif devait être quelque bandit ; mais il y a entre le paysan et le bandit romain une sympathie innée qui fait que le premier est toujours prêt à rendre service au second.
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