基督山伯爵中法對(duì)照39(法)
Chapitre XXXIX
Les convives
Dans cette maison de la rue du Helder, où Albert de Morcerf avait donné rendez-vous, à Rome, au comte de Monte-Cristo, tout se préparait dans la matinée du 21 mai pour faire honneur à la parole du jeune homme.
Albert de Morcerf habitait un pavillon situé à l'angle d'une grande cour et faisant face à un autre bâtiment destiné aux communs. Deux fenêtres de ce pavillon seulement donnaient sur la rue, les autres étaient percées, trois sur la cour et deux autres en retour sur le jardin.
Entre cette cour et ce jardin s'élevait, bâtie avec le mauvais goût de l'architecture impériale, l'habitation fashionable et vaste du comte et de la comtesse de Morcerf.
Sur toute la largeur de la propriété régnait, donnant sur la rue, un mur surmonté, de distance en distance, de vases de fleurs, et coupé au milieu par une grande grille aux lances dorées, qui servait aux entrées d'apparat ; une petite porte presque accolée à la loge du concierge donnait passage aux gens de service ou aux maîtres entrant ou sortant à pied.
On devinait, dans ce choix du pavillon destiné à l'habitation d'Albert, la délicate prévoyance d'une mère qui, ne voulant pas se séparer de son fils, avait cependant compris qu'un jeune homme de l'âge du vicomte avait besoin de sa liberté tout entière. On y reconnaissait aussi, d'un autre côté, nous devons le dire, l'intelligent égoïsme du jeune homme, épris de cette vie libre et oisive, qui est celle des fils de famille, et qu'on lui dorait comme à l'oiseau sa cage.
Par ces deux fenêtres donnant sur la rue, Albert de Morcerf pouvait faire ses explorations au-dehors. La vue du dehors est si nécessaire aux jeunes gens qui veulent toujours voir le monde traverser leur horizon, cet horizon ne fût-il que celui de la rue ! Puis, son exploration faite, si cette exploration paraissait mériter un examen plus approfondi, Albert de Morcerf pouvait, pour se livrer à ses recherches, sortir par une petite porte faisant pendant à celle que nous avons indiquée près de la loge du portier, et qui mérite une mention particulière.
C'était une petite porte qu'on eût dite oubliée de tout le monde depuis le jour où la maison avait été bâtie, et qu'on eût crue condamnée à tout jamais, tant elle semblait discrète et poudreuse, mais dont la serrure et les gonds, soigneusement huilés, annonçaient une pratique mystérieuse et suivie. Cette petite porte sournoise faisait concurrence aux deux autres et se moquait du concierge, à la vigilance et à la juridiction duquel elle échappait, s'ouvrant comme la fameuse porte de la caverne des Mille et une Nuits, comme la Sésame enchantée d'Ali Baba, au moyen de quelques mots cabalistiques, ou de quelques grattements convenus, prononcés par les plus douces voix ou opérés par les doigts les plus effilés du monde.
Au bout d'un corridor vaste et calme, auquel communiquait cette petite porte et qui faisait antichambre, s'ouvraient, à droite, la salle à manger d'Albert donnant sur la cour, et, à gauche, son petit salon donnant sur le jardin. Des massifs, des plantes grimpantes s'élargissant en éventail devant les fenêtres, cachaient à la cour et au jardin l'intérieur de ces deux pièces, les seules, placées au rez-de-chaussée comme elles l'étaient, où pussent pénétrer les regards indiscrets.
Au premier, ces deux pièces se répétaient, enrichies d'une troisième, prise sur l'antichambre. Ces trois pièces étaient un salon, une chambre à coucher et un boudoir.
Le salon d'en bas n'était qu'une espèce de divan algérien destiné aux fumeurs.
Le boudoir du premier donnait dans la chambre à coucher, et, par une porte invisible, communiquait avec l'escalier. On voit que toutes les mesures de précaution étaient prises.
Au-dessus de ce premier étage régnait un vaste atelier, que l'on avait agrandi en jetant bas murailles et cloisons, pandémonium que l'artiste disputait au dandy. Là se réfugiaient et s'entassaient tous les caprices successifs d'Albert, les cors de chasse, les basses, les flûtes, un orchestre complet, car Albert avait eu un instant, non pas le goût, mais la fantaisie de la musique ; les chevalets, les palettes, les pastels, car à la fantaisie de la musique avait succédé la fatuité de la peinture ; enfin les fleurets, les gants de boxe, les espadons et les cannes de tout genre ; car enfin, suivant les traditions des jeunes gens à la mode de l'époque où nous sommes arrivés, Albert de Morcerf cultivait, avec infiniment plus de persévérance qu'il n'avait fait de la musique et de la peinture, ces trois arts qui complètent l'éducation léonine, c'est-à-dire l'escrime, la boxe et le bâton, et il recevait successivement dans cette pièce, destinée à tous les exercices du corps, Grisier, Cooks et Charles Leboucher.
Le reste des meubles de cette pièce privilégiée étaient de vieux bahuts du temps de François Ier, bahuts pleins de porcelaines de Chine, de vases du Japon, de faïences de Luca Della Robbia et de plats de Bernard de Palissy ; d'antiques fauteuils où s'étaient peut-être assis Henri IV ou Sully, Louis XIII ou Richelieu, car deux de ces fauteuils, ornés d'un écusson sculpté où brillaient sur l'azur les trois fleurs de lis de France surmontées d'une couronne royale, sortaient visiblement des garde-meubles du Louvre, ou tout au moins de celui de quelque château royal. Sur ces fauteuils, aux fonds sombres et sévères, étaient jetées pêle-mêle de riches étoffes aux vives couleurs, teintes au soleil de la Perse ou écloses sous les doigts des femmes de Calcutta ou de Chandernagor. Ce que faisaient là ces étoffes, on n'eût pas pu le dire ; elles attendaient, en récréant les yeux, une destination inconnue à leur propriétaire lui-même, et, en attendant, elles illuminaient l'appartement de leurs reflets soyeux et dorés.
A la place la plus apparente se dressait un piano, taillé par Roller et Blanchet dans du bois de rose, piano à la taille de nos salons de Lilliputiens, renfermant cependant un orchestre dans son étroite et sonore cavité, et gémissant sous le pieds des chefs-d'oeuvre de Beethoven, de Weber, de Mozart, d'Haydn, de Grétry et de Porpora.
Puis, partout, le long des murailles, au-dessus des portes, au plafond, des épées, des poignards, des criks, des masses, des haches, des armures complètes dorées, damasquinées, incrustées ; des herbiers, des blocs de minéraux, des oiseaux bourrés de crin, ouvrant pour un vol immobile leurs ailes couleur de feu et leur bec qu'ils ne ferment jamais.
Il va sans dire que cette pièce était la pièce de prédilection d'Albert.
Cependant, le jour du rendez-vous, le jeune homme, en demi-toilette, avait établi son quartier général dans le petit salon du rez-de-chaussée. Là, sur une table entourée à distance d'un divan large et moelleux, tous les tabacs connus, depuis le tabac jaune de Pétersbourg, jusqu'au tabac noir du Sinaï, en passant par le maryland, le porto-rico et le latakiéh, resplendissaient dans les pots de faïence craquelée qu'adorent les Hollandais.
A côté d'eux, dans des cases de bois odorant, étaient rangés, par ordre de taille et de qualité, les puros, les régalias, les havanes et les manilles ; enfin dans une armoire tout ouverte, une collection de pipes allemarides, de chibouques aux bouquins d'ambre, ornées de corail, et de narguilés incrustés d'or, aux longs tuyaux de maroquin roulés comme des serpents, attendaient le caprice ou la sympathie des fumeurs. Albert avait présidé lui-même à l'arrangement ou plutôt au désordre symétrique qu'après le café les convives d'un déjeuner moderne aiment à contempler à travers la vapeur qui s'échappe de leur bouche et qui monte au plafond en longues et capricieuses spirales.
A dix heures moins un quart, un valet de chambre entra. C'était un petit groom de quinze ans, ne parlant qu'anglais et répondant au nom de John, tout le domestique de Morcerf. Bien entendu que dans les jours ordinaires le cuisinier de l'hôtel était à sa disposition, et que dans les grandes occasions le chasseur du comte l'était également.
Ce valet de chambre, qui s'appelait Germain et qui jouissait de la confiance entière de son jeune maître, tenait à la main une liasse de journaux qu'il déposa sur une table, et un paquet de lettres qu'il remit à Albert.
Albert jeta un coup d'oeil distrait sur ces différentes missives, en choisit deux aux écritures fines et aux enveloppes parfumées, les décacheta et les lut avec une certaine attention.
« Comment sont venues ces lettres ? demanda-t-il.
- L'une est venue par la poste, l'autre a été apportée par le valet de chambre de Mme Danglars.
- Faites dire à Mme Danglars que j'accepte la place qu'elle m'offre dans sa loge... Attendez donc... puis, dans la journée, vous passerez chez Rosa ; vous lui direz que j'irai, comme elle m'y invite, souper avec elle en sortant de l'Opéra, et vous lui porterez six bouteilles de vins assortis, de Chypre, de Xérès, de Malaga, et un baril d'huîtres d'Ostende... Prenez les huîtres chez Borel, et dites surtout que c'est pour moi.
- A quelle heure monsieur veut-il être servi ?
- Quelle heure avons-nous ?
- Dix heures moins un quart.
- Eh bien, servez pour dix heures et demie précises. Debray sera peut-être forcé d'aller à son ministère... et d'ailleurs... Albert consulta ses tablettes, c'est bien l'heure que j'ai indiquée au comte, le 21 mai, à dix heures et demie du matin, et quoique je ne fasse pas grand fond sur sa promesse, je veux être exact. A propos, savez-vous si Mme la comtesse est levée ?
- Si monsieur le vicomte le désire, je m'en informerai.
- Oui... vous lui demanderez une de ses caves à liqueurs, la mienne est incomplète, et vous lui direz que j'aurai l'honneur de passer chez elle vers trois heures, et que je lui fais demander la permission de lui présenter quelqu'un. »
Le valet sorti, Albert se jeta sur le divan, déchira l'enveloppe de deux ou trois journaux, regarda les spectacles, fit la grimace en reconnaissant que l'on jouait un opéra et non un ballet, chercha vainement dans les annonces de parfumerie un opiat pour les dents dont on lui avait parlé, et rejeta l'une après l'autre les trois feuilles les plus courues de Paris, en murmurant au milieu d'un bâillement prolongé :
« En vérité, ces journaux deviennent de plus en plus assommants. »
En ce moment une voiture légère s'arrêta devant la porte, et un instant après le valet de chambre rentra pour annoncer M. Lucien Debray. Un grand jeune homme bond, pâle, à l'oeil gris et assuré, aux lèvres minces et froides, à l'habit bleu aux boutons d'or ciselés, à la cravate blanche, au lorgnon d'écaille suspendu par un fil de soie, et que, par un effort du nerf sourcilier et du nerf zygomatique, il parvenait à fixer de temps en temps dans la cavité de son oeil droit, entra sans sourire, sans parler et d'un air demi-officiel :
« Bonjour, Lucien... Bonjour ! dit Albert. Ah ! vous m'effrayez, mon cher, avec votre exactitude ! Que dis-je ? exactitude ! Vous que je n'attendais que le dernier, vous arrivez à dix heures moins cinq minutes, lorsque le rendez-vous définitif n'est qu'à dix heures et demie ! C'est miraculeux ! Le ministère serait-il renversé, par hasard ?
- Non, très cher, dit le jeune homme en s'incrustant dans le divan ; rassurez-vous, nous chancelons toujours, mais nous ne tombons jamais, et je commence à croire que nous passons tout bonnement à l'inamovibilité, sans compter que les affaires de la Péninsule vont nous consolider tout à fait.
- Ah ! oui, c'est vrai, vous chassez don Carlos d'Espagne.
- Non pas, très cher, ne confondons point ; nous le ramenons de l'autre côté de la frontière de France, et nous lui offrons une hospitalité royale à Bourges.
- A Bourges ?
- Oui, il n'a pas à se plaindre, que diable ! Bourges est la capitale du roi Charles VII. Comment ! vous ne saviez pas cela ? C'est connu depuis hier de tout Paris, et avant-hier la chose avait déjà transpiré à la Bourse, car M. Danglars je ne sais point par quel moyen cet homme sait les nouvelles en même temps que nous, car M. Danglars a joué à la hausse et a gagné un million.
- Et vous, un ruban nouveau, à ce qu'il parait ; car je vois un liséré bleu ajouté à votre brochette ?
- Heu ! ils m'ont envoyé la plaque de Charles III, répondit négligemment Debray.
- Allons, ne faites donc pas l'indifférent, et avouez que la chose vous a fait plaisir à recevoir.
- Ma foi, oui ; comme complément de toilette, une plaque fait bien sur un habit noir boutonné ; c'est élégant.
- Et, dit Morcerf en souriant, on a l'air du prince de Galles ou du duc de Reichstadt.
- Voilà donc pourquoi vous me voyez si matin, très cher. [1][2][3][4]
其他有趣的翻譯
- 旅游法語口語系列一
- 旅游法語口語系列二
- 旅游法語:第一次坐法國(guó)航班
- 旅游法語:博物館musées
- 旅游法語:旅店hotel
- 旅游法語:宗教religion
- 旅游法語:中國(guó)歷史年表
- 旅游法語:Voyage
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列一
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列二
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列三
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列四
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列五
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列六
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列七
- 商業(yè)詞匯法英對(duì)照系列八
- 什么是企業(yè)(法漢對(duì)照)
- 外貿(mào)法語常用語
- 中國(guó)國(guó)家領(lǐng)導(dǎo)人會(huì)見外賓常用語
- 法語專業(yè)《跨文化交際》
- 法語中常用的足球術(shù)語
- 出生證明法文公證樣本
- 法語個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本一
- 法語個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本二
- 法語個(gè)人簡(jiǎn)歷樣本三
- 法語簡(jiǎn)歷與求職信樣本
網(wǎng)友關(guān)注
- 法語閱讀:讓女孩們接受教育等于拯救明日的女人們
- 展望“薩科齊時(shí)代”的中法關(guān)系
- 法語閱讀:身為歐洲人,法國(guó)人感到非常自豪
- 中秋節(jié)法語簡(jiǎn)介
- 費(fèi)加羅報(bào):2008年北京奧運(yùn)會(huì)將是有史以來耗費(fèi)最多的一屆奧運(yùn)會(huì)
- 法語閱讀:法國(guó)美女電視主播紅透互聯(lián)網(wǎng)
- 紅酒被存法國(guó)圣馬洛海底
- 2007年上海內(nèi)衣秀
- 大山子藝術(shù)區(qū),北京獨(dú)特的藝術(shù)一隅
- 法國(guó)“蜘蛛人”阿蘭·羅伯特徒手攀爬上海金茂大廈
- 生態(tài)鐵路—青藏鐵路
- [法語閱讀]阿蘭•德龍參演杜琪峰電影
- [法語閱讀]J’ai acheté des moules
- 商務(wù)法語:什么是企業(yè)?
- 法語詩(shī)詞:Le Pont Mirabeau(3)
- 《常回家看看》法文版
- 法語閱讀:希拉克宣布不再連任
- 歐洲人眼中中國(guó)十大最美的城市(1)
- 法國(guó)2001年與2004年間的通貨膨脹速度不及法國(guó)水價(jià)增長(zhǎng)速度
- 畢加索兩名畫巴黎被偷價(jià)值5000萬歐元
- 第35屆日內(nèi)瓦國(guó)際發(fā)明展開幕
- [法語閱讀]2016年從巴黎到波爾多只要兩小時(shí)
- 法語閱讀:sex and the city (2)
- “全聚德”三天內(nèi)賣出兩萬只烤鴨
- 法語閱讀:La Barbe Bleue 藍(lán)胡子
- 歐洲人眼中中國(guó)十大最美的城市(2)
- 中國(guó)與國(guó)外出版社保持良好的合作勢(shì)頭
- 法語閱讀:姚明,劉翔被寫入中國(guó)百科全書
- 2007 年第22屆LES VICTOIRES DE LA MUSIQUE音樂獎(jiǎng)獲獎(jiǎng)和提名名單
- 法語閱讀:Jefen成為第一個(gè)走上法國(guó)T臺(tái)的中國(guó)品牌
- 章子怡將在電影《梅蘭芳》中飾演女二號(hào)
- [法語閱讀]法國(guó)公共場(chǎng)合將逐步全面禁止香煙
- 越來越多中國(guó)制造的高速列車開上鐵軌
- 法語閱讀:法國(guó)作家亨利•特羅亞與世長(zhǎng)辭
- 希拉克與薩科奇權(quán)力交接
- 第四屆法國(guó)電影展
- 一個(gè)世紀(jì)以來歐洲最暖和的冬天
- 商務(wù)法語:中國(guó)國(guó)家領(lǐng)導(dǎo)人會(huì)見外賓常用語
- 法語閱讀:2007年艾滋病防治行動(dòng)啟動(dòng)
- 第十七屆日內(nèi)瓦國(guó)際高級(jí)鐘表沙龍開幕
- 第四屆法國(guó)電影展展播影片目錄
- 北京2008年奧運(yùn)會(huì)火炬接力傳遞計(jì)劃路線及火炬隆重發(fā)布
- 忍者神龜回歸占據(jù)票房首位
- 法語閱讀:女人到底想要什么
- 家樂福將為中國(guó)教育事業(yè)的發(fā)展提供百萬歐元的捐款
- SADC四國(guó)將分?jǐn)?010年世界杯利潤(rùn)
- 弗吉尼亞理工大學(xué)槍擊事件:32人死亡
- 法語閱讀:適量飲葡萄酒可以延長(zhǎng)男性預(yù)期壽命
- 法語閱讀:Amant 情人-杜拉斯(3)
- 法語詩(shī)詞:Le Pont Mirabeau(1)
- 香港七月一日推出全新熊貓臺(tái)頻道
- 薩爾科齊與羅亞爾進(jìn)入法國(guó)大選第二輪對(duì)決
- 端午節(jié)臨近,粽子成奢侈品
- 滬舉行2007特奧會(huì)吉祥物、招貼畫揭曉儀式
- 明年,上海將有空中警察
- 法語詩(shī)詞:Le Pont Mirabeau(4)
- Il était un petit navire
- 中國(guó)式婚紗扎根奢侈品展覽
- 法語閱讀:大明湖
- 嘎納電影60周年
- 法語閱讀:sex and the city (1)
- 法語閱讀:“玫瑰色的人生”票房趕超“的士速逮4”
- 法語閱讀:衛(wèi)冕冠軍打響邁凱輪反擊戰(zhàn)
- 江蘇龍蝦節(jié)
- 朝鮮《女學(xué)生日記》戛納受好評(píng)
- 07年環(huán)球小姐大賽結(jié)束
- 法語詩(shī)詞:Le Pont Mirabeau(2)
- 布萊爾宣布辭職
- 劉翔希望能夠舉起奧運(yùn)圣火
- 鞏俐獲得香港第二十六屆金像獎(jiǎng)最佳女主角
- 張藝謀掛帥64屆威尼斯電影節(jié),出任評(píng)委會(huì)主席
- 中國(guó)游客對(duì)瑞士旅游業(yè)的增長(zhǎng)做出了不小的貢獻(xiàn)
- 法語閱讀:Amant 情人-杜拉斯(2)
- 五一黃金周中國(guó)迎接了1790萬游客
- 法語閱讀:冬日暖房 - Jardin d'hiver
- 法語閱讀:貝魯緊追羅亞爾不放并逼近薩爾科奇
- 法語閱讀:Amant 情人-杜拉斯(1)
- 法語閱讀:《L'Amant》情人
- 法語閱讀:La province du Guizhou
- 法語閱讀:La province du Hunan
- 法語閱讀:詩(shī)人蘭波之迷
精品推薦
- 陽光明媚好天氣的朋友圈文案 陽光明媚好天氣的朋友圈句子大全
- 成都信息工程大學(xué)是幾本 成都信息工程大學(xué)是一本還是二本
- 調(diào)整好自己的情緒重裝待發(fā)的文案 調(diào)整好心態(tài)繼續(xù)前行的文案2022
- 男女吵架后的搞笑文案 吵架后和好的語錄2022
- 2022不讓自己頹廢的勵(lì)志文案 激勵(lì)自己不頹廢的句子
- 山東協(xié)和學(xué)院屬于幾本院校 山東協(xié)和學(xué)院是一本二本還是三本
- 湖北醫(yī)藥醫(yī)護(hù)學(xué)院屬于幾本 湖北醫(yī)藥學(xué)院藥護(hù)學(xué)院是二本嗎
- 2022年最火的七夕文案短句干凈治愈150句
- 廣州工業(yè)大學(xué)是一本還是二本 廣州工商學(xué)院是一本嗎
- 菏澤大學(xué)屬于幾本 菏澤學(xué)院是二本還是三本
- 旌德縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)雷陣雨,風(fēng)向:北風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:28/22℃
- 疏勒縣05月30日天氣:陰,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/16℃
- 澤州縣05月30日天氣:多云,風(fēng)向:南風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:22/13℃
- 甘德縣05月30日天氣:小雨轉(zhuǎn)多云,風(fēng)向:南風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:18/2℃
- 河南縣05月30日天氣:小雨,風(fēng)向:東風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:18/3℃
- 昌江縣05月30日天氣:多云,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:33/25℃
- 康樂縣05月30日天氣:小雨,風(fēng)向:東北風(fēng),風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:26/15℃
- 興慶區(qū)05月30日天氣:晴轉(zhuǎn)小雨,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí)轉(zhuǎn)3-4級(jí),氣溫:31/14℃
- 玉樹05月30日天氣:晴轉(zhuǎn)多云,風(fēng)向:西南風(fēng),風(fēng)力:3-4級(jí)轉(zhuǎn)<3級(jí),氣溫:23/4℃
- 阿合奇縣05月30日天氣:陰,風(fēng)向:無持續(xù)風(fēng)向,風(fēng)力:<3級(jí),氣溫:23/9℃
分類導(dǎo)航
- 經(jīng)典對(duì)聯(lián)
- 結(jié)婚對(duì)聯(lián)
- 祝壽對(duì)聯(lián)
- 喬遷對(duì)聯(lián)
- 春節(jié)對(duì)聯(lián)
- 對(duì)聯(lián)故事
- 元宵節(jié)對(duì)聯(lián)
- 元旦對(duì)聯(lián)
- 端午節(jié)對(duì)聯(lián)
- 其他節(jié)日
- 挽聯(lián)
- 名勝古跡對(duì)聯(lián)
- 行業(yè)對(duì)聯(lián)
- 格言對(duì)聯(lián)
- 居室對(duì)聯(lián)
- 佛教寺廟對(duì)聯(lián)
- 生肖對(duì)聯(lián)
- 名著對(duì)聯(lián)
- 慶賀對(duì)聯(lián)
- 對(duì)聯(lián)史話
- 對(duì)聯(lián)技巧
- 對(duì)聯(lián)創(chuàng)作要點(diǎn)
- 對(duì)聯(lián)擷趣
- 對(duì)聯(lián)之最
熱門有趣的翻譯
- 法語熱門:給我一次機(jī)會(huì)
- 法國(guó)的家庭寵物
- 法語日常口語學(xué)習(xí):酒類
- 法語入門基礎(chǔ)語法指導(dǎo):直陳式先過去時(shí)
- 法語語法指導(dǎo):名詞前用限定詞的作用
- 法語閱讀經(jīng)典素材整理25
- 法語語法指導(dǎo):法語語法解析4
- 法語語法與詞匯考試練習(xí)選擇題整理(3)
- 優(yōu)美法語每日一說:只道當(dāng)時(shí)年紀(jì)小,對(duì)愛知之甚少
- 法語語法輔導(dǎo):各并列連詞的表現(xiàn)形式
- 基礎(chǔ)法語語法:tout
- 看漫畫學(xué)法語:Anpe
- 地理相關(guān)法語詞匯
- 新概念法語對(duì)話輔導(dǎo)資料:我很抱歉
- 《茶花女》法語版第12章
- 法語口語:困了Fatigué
- 法語語法中的復(fù)合過去時(shí)及其性數(shù)配合
- 法語詞匯素材:汽車相關(guān)詞匯整理13
- 初學(xué)者必備法語詞匯:CONNAITRE SAVOIR(音頻朗讀)
- 新概念法語發(fā)音輔導(dǎo):表達(dá)情感的重音
- 法語詞匯學(xué)習(xí):常用短語2
- 英法同形詞義辨析:Peine / Pain
- 法語閱讀:軟屏手機(jī)時(shí)代即將來臨?
- 法語口語:Bailler 打哈欠
- 留法實(shí)用詞匯之 “時(shí)差”
- 《茶花女》中法對(duì)照第7章(法語)