Lespauvres gens VII

　　Comme ils dorment tous deux dans le berceau qui tremble !

　　Leur haleine est paisible et leur front calme. Il semble

　　Que rien n'éveillerait ces orphelins dormant,

　　Pas même le clairon du dernier jugement ;

　　Car, étant innocents, ils n'ont pas peur du juge.

　　Et la pluie au dehors gronde comme un déluge.

　　Du vieux toit crevassé, d'où la rafale sort,

　　Une goutte parfois tombe sur ce front mort,

　　Glisse sur cette joue et devient une larme.

　　La vague sonne ainsi qu'une cloche d'alarme.

　　La morte écoute l'ombre avec stupidité.

　　Car le corps, quand l'esprit radieux l'a quitté,

　　A l'air de chercher l'âme et de rappeler l'ange ;

　　Il semble qu'on entend ce dialogue étrange

　　Entre la bouche pâle et l'oeil triste et hagard :

　　- Qu'as-tu fait de ton souffle ? - Et toi, de ton regard ?

　　Hélas! aimez, vivez, cueillez les primevères,

　　Dansez, riez, brûlez vos coeurs, videz vos verres.

　　Comme au sombre océan arrive tout ruisseau,

　　Le sort donne pour but au festin, au berceau,

　　Aux mères adorant l'enfance épanouie,

　　Aux baisers de la chair dont l'âme est éblouie,

　　Aux chansons, au sourire, à l'amour frais et beau,

　　Le refroidissement lugubre du tombeau !

　　孩子們在顫抖的搖籃里睡得多香！

　　他們呼吸柔和，他們面色安詳。

　　仿佛什么也不能把孩子喚醒，

　　即使最終審判的號角也都無用，

　　因為他們清白無辜，不怕法官。

　　門外雨大聲急，猶如洪水一般。

　　屋頂千瘡百孔，狂風呼呼作響，

　　雨水珠不時地滴落在死者臉上，

　　從面頰上滾落，化作一滴淚珠。

　　海濤如警鐘長鳴發出陣陣驚呼。

　　死者驚奇地諦聽黑暗的怒吼。

　　因為當光輝的精神離開軀殼后，

　　肉體又把靈魂尋找，把天使呼喚，

　　在蒼白的嘴和憂傷的眼睛之間，

　　人們仿佛聽到這奇特的對話：

　　“你的氣息怎么不見？”“你的目光化作啥？”

　　啊！相愛吧！采摘報春花，珍惜生命，

　　跳舞歡笑吧，干杯吧，去點燃心靈。

　　如同百川終究要歸入陰郁的大海，

　　不管早盛宴、搖籃，還是純真的愛，

　　是鐘愛花朵般的孩子的母親，

　　還是令人感到銷魂入迷的親吻，

　　還有輕歌和微笑，命運將萬物，

　　都安排在悲哀而凄慘的墳墓！

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